lundi 19 septembre 2011

"Angano, angano" du Gabon

Quoi de plus divertissant que d’aller à la rencontre d’autres cultures ? 

En abordant le recueil de contes gabonais écrit par André Raponda – Walker, c’est un voyage sur le continent africain que l’on effectue, et particulièrement, bien entendu, au Gabon. 

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En introduction, l’ouvrage présente les différentes populations gabonaises, ainsi que les prononciations de certains mots, selon leur orthographe. Des exemples sont donnés, qui permettent d’avoir une idée de la phonétique durant la lecture. 

Ainsi, la prononciation du G demeure gutturale même devant les i et les e (comme en malgache !) Exemple : gili-gili qui signifie en vérité et se prononce comme guili-guili

Le u se prononce comme le ou en français. Pupu qui veut dire blanc, sera donc lu comme poupou.

Autre exemple avec le ü, le dzü, à lire dzou. Dzü signifie nez.

Et ainsi de suite…..

C’est un long travail, une véritable aventure que de collecter des contes (angano), dans quelque pays que ce soit. Dans nos pays à tradition orale en particulier, cela relève souvent d’un sacerdoce.

Cela étant, grâce aux exemples fournis par André Raponda-Walker, je sais maintenant que gili-gili, bien des gens colorent leurs cheveux pupu. Et quand il fait froid, souvent mon dzü souffre à cause du vent glacé hihihi

Vite vite, un conte pour me faire pardonner cette digression :

Les Animaux et le Manguier sauvage

Un jour, en parcourant la forêt, Mbani le piégeur découvrit un Manguier sauvage (mundjiku) chargé de fruits. D’autres fruits, tombés de l’arbre étaient répandus çà et là. Chaque jour, des bandes d’animaux venaient les manger.

Il entoura donc le Manguier d’une palissade et tendit des pièges tout au tour. Quand il eut fini, il s’en retourna au village.

A peine était-il parti que les Animaux accoururent en foule, depuis les plus gros jusqu’à l’antilope souris (sèti).

En apercevant les pièges, celle-ci dit : « vous restez encore ici à manger des mangues ! »

«  Et après ? »

 « Moi, je m’en défie, je rentre chez moi, car j’ai le pressentiment qu’il nous arrivera un malheur. »

Le lendemain Mbani le piégeur  se leva, prit  ses sagaies et son grand couteau, et dit : « je vais visiter mes pièges dans la forêt. »

En arrivant, il trouve un phacochère pris dans son piège ; plus loin, une antilope prise de même.  Il les transperce de part en part avec ses sagaies et retourne cherche ses hommes pour découper le gibier transporter les quartiers de viande au village.

Morale. – L’intelligence ne se mesure pas à la taille. Si les Animaux avaient écouté la petite antilope sèti, il ne leur serait pas arrivé malheur.


Source ICI avec bien d’autres contes à lire.

Bonne lecture, bon voyage virtuel au pays des sèti, des dikoundou et des mundjiku ! :-)

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