samedi 9 juillet 2011

Le temps du changement



Procrastination. Cela signifie ajournement, report, hésitation. Tourner en rond, en quelque sorte. C’est ce qui m’est arrivé, pendant des années, avant de me décider enfin à me lancer. A me décider à publier ce blog. Pourquoi cette décision « subite » ?

Le temps du changement, sans doute. La vision et le vécu de ce qui est à Madagascar et dans le monde. On tourne en rond, tout en se précipitant vers l’abîme. Dans notre pays, depuis deux ans, que d’événements ! Que de tergiversations ! Que de souffrances et de mensonges !

Madagascar mérite mieux, n’est-ce pas ? Mais guérir le mal qui ronge le pays depuis des siècles ne peut se faire en si peu de temps. Hé non, la « crise » n’est pas née il y a deux ans ! Ce qui mine la société malgache remonte à la création même de cette société, hétéroclite et incomplète.

Hétéroclite, de par nos origines multiples. Incomplète, parce son parcours de développement et d’homogénéisation a été interrompu. La colonisation a « forcé » l’unification territoriale, physiquement. Mais dans les mentalités, et à travers les coutumes, les clans et tribus persistent. Bref, les divisions sous – jacentes sont toujours présentes, et encore plus avivées par la « crise ». Pas joli – joli, n’est-ce pas ?

Dans le monde, le bouleversement atteint toutes les sociétés également. Pas une journée sans que les médias ne transmettent émeutes, manifestations, grèves, revendications, etc. L’appauvrissement des populations se généralise, et cela est accueilli différemment, en fonction des pays. Dans les pays occidentaux, dont l’expansion de la consommation semblait ne pas connaître de frein, cette paupérisation s’avère particulièrement amère.

Qui eût cru, en effet, lors de la création de l’Union européenne, qu’un de ses pays, comme la Grèce serait un jour soumis à un Programme d’Ajustement Structurel (PAS) de la part du FMI ? Ces PAS qui étaient bons pour les pays d’Afrique, au début des années 90. Madagascar fait partie des pays qui ont suivi ce genre de programme. C’est donc bien grave, si la Grèce arrive à ce point. Et amer. Car en dépit des contestations populaires, le PAS a été voté par le Parlement. C’est curieux, tout de même.

En regardant à nouveau Madagascar, j’ai presque envie de dire que la pauvreté ayant été le lot des 70 % de ses habitants depuis bien des années, la crise mondiale et la « crise » malgache n’a pas trop d’impact sur ces pauvres. C’est la classe moyenne qui glisse dangereusement vers cette catégorie qui souffre. Et paradoxalement, l’on croise chez nous des riches, des très riches même ! Ceux qui possèdent des Hummers, par exemple, dont la valeur est de 1,8 milliard FMG, soit 360 millions Ar, ou encore 144 000 € !

Le temps du changement est là, pour chacun de nous. A nous de déterminer dans quel sens nous voulons avancer. Individuellement ou de manière collective…..